Mercredi 16 avril 3 16 /04 /Avr 20:56

 

 

  

6.30 heures.
Réveil en sourdine. Elle se déplie dans le lit. Ses yeux s’ouvrent sur sa chambre. Son Monde. A ses côtés la masse sombre de son Homme. Encore endormi à cette heure. Sa nuit a été difficile. Elle l’avait entendu rentrer, fatigué vers 4.00 heures. Un travail de nuit éprouvant, physique qui maintenait son corps en forme mais qui signifiait une absence, trop longue , depuis trop longtemps.

 

Ils s’étaient aimés. Passionnément. Et puis l’usure du temps, renforcée par ce travail nocturne synonyme d’absence, avait fait son oeuvre. L’Amour était toujours là, mais c’était une petite flamme tout au fond d’elle, maintenue en vie par une tendresse immense. L’Amour tendre avait remplacé la passion, mais c’était désormais insuffisant pour la faire vibrer. Or la trentaine tout juste passée, elle voulait vivre et vibrer. Encore.

 

A 4.00 heures, lorsqu’il s’était glissé contre elle, il l’avait serrée de son corps puissant. Il y a quelques années, elle l’aurait accueilli en elle, elle l’aurait satisfait par ces gestes d’amour connus d’eux seuls, puis se serait rendormie, heureuse, son sperme en elle.

Cette nuit, elle s’était contentée d’une caresse légère sur sa joue, puis elle s’était rendormie. Mais ses rêves n’étaient plus tournés vers lui.

 

Ils étaient remplis d’un Homme, virtuel encore mais déjà très présent dans sa vie.

 

Elle l’avait fait sa rencontre sur la toile. Certes, ce n’était pas très original mais un soir, seule, elle avait allumé son PC, et avait surfé au rythme de ses envies. Les sites féminins, les sites de rencontres, puis, les sites sexy plus spécialisés. Au fur et à mesure de ces errances nocturnes, elle avait pris de l’assurance. Elle avait osé se créer un pseudo, au nom évocateur, puis elle s’était aventurée plus loin, bien en sécurité derrière son écran. La nuit, elle avait épié, lu les messages posés sur les forum et les blogs de plus en plus coquins. Elle avait trouvé son univers, sur un site classé où des femmes et des hommes se donnaient corps et âme et semblaient trouver un plaisir intense dans la contrainte, la domination, la soumission. Leurs récits étaient si précis, leurs émotions si bien écrites qu’elle avait été incroyablement excitée. Elle se souvenait de cette nuit où elle avait lu, relu ces mots vrais et crus et s’était retrouvée en sueur, son sexe humide. Alors qu’elle n’était pas habituée à cela, elle s’était caressée jusqu’à l’orgasme. Elle avait adoré se branler ainsi devant son écran, la tête pleine des mots et des émotions des autres. Elle avait aimé toucher sa chatte glissante, écarter ses lèvres gonflées et rechercher son clitoris si bien dressé. Ce sentiment d’interdit, cette vision un monde érotique nouveau avaient été si forts cette nuit là que le lendemain, elle avait posté un petit message sur ce site. Elle s’annonçait comme nouvelle venue sur la toile, candide encore inconnue mais peut être intéressée… Elle n’avait eu aucune réponse. Déçue, elle s’était réfugiée dans ses romans érotiques, moins interactifs les secrets racontés sur la toile. Mais après quelques semaines, elle s’était aperçue qu’elle était accro et avait repris le chemin de son clavier.

Cette nuit là, en ouvrant sa BAL délaissée, un message, un seul, trois mots. « Que voulez vous ?  »

Le pseudo, Kéops était d’une prétention rare mais elle le trouvait troublant, chargé du mystère ancien de l’Egypte pharaonienne. L’image associée à ce pseudo provoquait encore plus, on y voyait un torse d’homme dénudé, bronzé, à la musculature féline.

La date remontait à plusieurs jours en arrière. Elle avait raté son seul RDV virtuel …

Elle ne savait que faire ? Et puis d’ailleurs que répondre ? Elle ne voulait rien ou plutôt elle voulait tout. Mais tout quoi ? Elle imaginait un Monde de fantasmes, où sous la contrainte, suivant des engagements et des ordres précis, les corps se façonnaient s’ouvraient pour le plaisir des Maîtres. Dans ces dons de soi, des Liens se tissaient, au delà de l’Amour usuel, entre un Maître une soumise. Mettant à mal les idées reçues, les cultures bien pensantes, les soumises réduites au rang d’esclaves sexuelles, dépassaient bien des Reines en grandeur d’âme. Leur féminité exacerbée, offertes à leur Maître, ses femmes s’étaient trouvées. A genoux, courbées devant l’être vénéré, elles n’étaient plus humbles mais adoratrices d’exception. En se donnant, elles s’élevaient spirituellement au delà de ce que bien des femmes ordinaires ne pourraient jamais le faire. Le Maître et la Soumise en tiraient un plaisir intense, qui ne pouvait rivaliser avec rien d’autre. C’était cela, qu’elle voulait approcher, comprendre, et jouir. Jouir comme jamais elle ne l’avait fait, comme ces femmes le racontaient dans leurs blogs ciselés.

 

Il était 23 heures quand elle décida de répondre à Kéops, par un message un brin provocateur, mais pourtant si juste « Tout ».

 

23 heures25 son écran affichait une image déjà vue, un torse d’homme superbe avec la mention « Vous avez un message de Kéops ».

Elle cliqua sur le lien. La BAL découvrit une nouvelle enveloppe jaune, avec en objet cette phrase « alors il faudra vous donner … ». Le contenu du message terminait la phrase « … totalement, mais - êtes vous prête ? ».

Elle ne savait comment engager le dialogue au delà de la passe d’arme.

Elle osa sa réponse avec un titre jouant sur le même registre « Oui, je le sais … » et un message en quelques mots chargés de sous entendus « … je crois être prête à cela si je trouve mon Guide mais je ne sais pas qui et comment ? »

La réponse de Kéops fut immédiate.

« Parlons en demain à la même heure. Vous aurez le temps de structurer vos pensées, vos questions. Je peux vous guider dans vos réponses ».

 

A l’heure prévue, le lendemain elle était sur la toile. Un message de Kéops l’attendait avec un titre « changement de programme ce soir » puis le contenu « Allez sur le Chat, dans un salon privé, je vous y attendrai  ».

Elle était troublé par ce changement de dialogue. Déjà cet homme inconnu la poussait vers le dialogue instantané…au delà de ce qu’elle avait imaginé.

 

Le Chat qui avait suivi avait été pour elle une révélation. Il avait duré, tard dans la nuit, levant  progressivement ses doutes au gré des questions et des réponses. Kéops lui était apparu comme un homme assez exceptionnel, bien éloigné des autres dragueurs du Web qu’elle avait aperçu au gré de ses navigations nocturnes Un culture étonnante, une assurance rare, des questions précises, intimes parfois. Et puis, ses expériences dont il avait à peine levé le voile l’avaient intriguées, séduites. Lorsque Kéops avait mis fin au Chat, elle avait ressenti un sentiment de vide, un manque, mais aussi une sorte … de sentiment amoureux. Elle s’était couché sur le dos et se remémorant cette 1er rencontre virtuelle avec Lui, elle avait remonté sa nuisette de satin et sous ses draps en lin, elle avait écarté ses cuisses, s’était branlée avec ce petit vibro noir mat orné de brillants qu’elle aimait tant, en écartant ses lèvres de façon impudique, les jambes relevées. Son orgasme avait été intense, elle était encore chaude et humide lorsque son mari l’avait rejoint. Elle avait eu du mal à faire semblant de dormir. Trop d’émotions.

 

 

Les RDV sur le Net s’étaient faits réguliers. Par petites touches un lien particulier s’était créé, maintenant une relation virtuelle entre des périodes d’absences.

Kéops lui avait demandé de se dévoiler, peu à peu, pour lui. Son prénom tout d’abord, puis une photo intime. Elle s’était prise au jeu puisque Kéops était rentré dans sa vie virtuelle. Elle était consentante et heureuse de se dévoiler au yeux de celui qui incarnait maintenant pour elle son amant de la toile. Son Maître virtuel.

 

Un soir, il lui avait proposé un contrat si particulier. « Je vous propose de découvrir ce Monde qui vous attire et vous effraye avec moi et moi seul. Une initiation unique encadrée par un contrat strict d’une durée de trois heures. Trois heures durant vous m’appartiendrez, corps et âme. Vous accepterez de vous donner sans réserve, sans tabou ni limite. Je vous soumettrai à vos fantasmes, à mes plaisirs. A la fin des trois heures, Vous serez libre à nouveau. Si vous acceptez, je vous préparerai pour cette rencontre ».

 

Elle n’avait pas dormi de la nuit. Oser ou refuser ? Cette expérience était une occasion unique d’approcher son fantasme et de se révéler à elle même. Mais elle redoutait ces trois heures, synonyme de don total. Elle avait envie de dire oui, mais elle avait peur.

Il lui avait fallu plusieurs jours pour se décider. Kéops ne l’avait pas contactée depuis. Plusieurs jours d’une vie devenue un peu fade, trop encadrée pour lui ressembler pleinement. Ce piment là était un moteur puissant. Oser prendre sa vie en mains, oser aller vers l’interdit. Oui elle en avait envie au plus profond d’elle même. Son instinct lui disait qu’elle pouvait avoir confiance en Kéops. Cela la rassurait et cela l’excitait. Chaque fois qu’elle pensait à sa « préparation » qu’il lui avait promis, elle ne pouvait s’empêcher de mouiller. Chaque fois qu’elle imaginait la rencontre, son sexe était en feu même si son esprit avait peur. Il lui suffisait de relire ce message, de fermer les yeux, de penser aux ordres futurs de Kéops pour se retrouver jambes écartées sur son fauteuil, son string roulé sous ses fesses, la main droite entre ses cuisses trouvant le plaisir en quelques secondes de caresses appuyées sur son bouton dressé. Cet imaginaire était devenue un booster de sa libido. Une nuit, malgré un orgasme inouï qu’elle s’était autorisé, elle avait eu besoin de jouir avec son mari de retour du travail. Cela avait été divin. Kéops l’avait accompagné à distance.

 

A la fin de la semaine, elle était décidée. Elle avait rédigé une courte réponse positive « Je suis prête Kéops, préparez moi … »  mais il n’avait pas répondu de suite, ni la nuit suivante. Peut être avait-elle trop tardé à accepter la contrat d’initiation. Cela ne se faisait sans doute pas dans le Monde de Kéops. Elle n’avait pas oser le contacter à nouveau, mais Il occupait désormais toutes ses pensées.

Quinze jours sans nouvelles de Lui avait été une insoutenable attente. Elle avait perdu un soleil dans sa vie. Difficile à exprimer, mais elle était triste.

 

Puis, une nuit où elle tuait son temps en butinant sur les sites, un message de Kéops « Je terminais une initiation, je peux vous guider maintenant. Vous. Votre confiance m’est due en totalité, je veux votre numéro de portable » »

 

Son cœur battant, elle n’hésita pas une seconde pour lui envoyer les 10 chiffres de son portable privé.

 

Il était presque une heure du matin, quand son GSM s’éclaira, elle recevait un appel masqué. Elle laissa sonner 1, 2, 3 fois avant de décrocher en bredouillant un « Allo…. » angoissé.

« Bonsoir » lui répondit Kéops. « Vous souhaitez être initiée, vous donner trois heures durant. Je serai votre Maître pour cette initiation. Je vais maintenant vous préparer à cette rencontre, juger de votre motivation et vous donner vos instructions de rencontre. Le voulez-vous toujours ? »

Quelle question. Bien sûr qu’elle le souhaitait mais cette voix désormais réelle la troublait. Elle était à la fois, d’une grande douceur, mais ne masquait aucune faiblesse. Face à cette fermeté comment répondre par la négative.

Le « oui » qui suivit était timoré, mais au fond elle même son sexe voulait, voulait plus, maintenant.

Kéops avait déjà analysé cette hésitation mais immédiatement, il maintient la pression « Bien alors je vais juger de votre motivation, ce soir, là dans votre monde familier. Je veux vous entendre jouir sur ordre, sur mon ordre. Je veux sentir votre voix trembler lorsque l’orgasme vous inondera »

Sans lui laisser le temps d’une réponse qu’elle aurait été incapable de formuler, Kéops repris l’avantage

« Levez vous maintenant, je veux que vous alliez chausser vos plus jolis escarpins, là à 1 heure du matin, je veux entendre le bruit de vos talons qui martèlent votre sol. Je suis là avec vous, ne me trompez pas.

Elle s’exécuta avec un automatisme insoupçonné. Elle chausse cette paire de Prada, que son mari n’avait pas encore vus. Des talons hauts, chromés, qui scintillaient brillaient dans la lumière de son bureau.

« C’est fait » lui répondit-elle

« Bien, c’est très bien , Restez debout. Déshabillez vous en me détaillant vos gestes »

Détailler ses gestes …

« Je … je dénoue la ceinture de ma robe de chambre en soie … couleur crème … je passe mes bras et … elle glisse au sol. A l’exception de ce petit shorty nir, je suis nue Kéops ».

« J’ai dit déshabillez-vous, ma chère. Faite glisser ce shorty, que vous maintiendrez juste en dessous de vos fesses »

Elle roula le shorty dont l’enjambes était déjà humide, et le descendit, juste au dessous de son sexe.

« Je suis comme vous me l’avez demandé  Kéops … »

« Bien. Vous êtes docile et motivée. Maintenant je veux que vous alliez vous placer devant un miroir. Allez y »

Un superbe psyché était installé dans sa chambre. Un objet ancien, chargé d’histoire qu’elle avait déniché il y a deux ans chez les antiquaires d’Isle sur la Sorgue alors qu’elle était en vacances dans le Lubéron.

Le miroir lui rendait son image, une jeune femme belle, un corps affirmé mais encore très ferme, les escarpins sublimaient le galbe de son cul en le maintenant haut et sa position se cambrait naturellement sur les 12 centimètres de talons. Elle se trouvait belle, si Kéops la voyait elle lui offrait un beau cadeau.

« Alors… » sa voix s’impatientait »

« Je suis là, prête devant mon miroir »

« Maintenant, je veux que vous posiez votre jambe droite sur un siège. Je veux que vos doigts vous pénètrent, et que vous me décriviez votre chatte mouillée »

Elle glissa, un puis deux puis trois doigts dans sa fente…mouillée…oui, c’était un euphémisme ! Jamais elle n’avait senti son sexe aussi trempé.

« Je … suis trempée Kéops … »

« Léchez vos doigts, pensez que je suis là et que c’est ma main que vous lèchez… »

Elle hésita, puis se laissa entraîner par la voie. Elle trouva le goût de sa chatte acre, jamais elle n’aurait pensé se goutter elle même…elle eu une brève pensée saphique…

Que de portes s‘ouvraient devant elle. Elle laissa s’échapper un léger bruit de succion que Kéops capta très bien.

« Maintenant je veux que vous caressiez vos seins, comme je pourrai le faire, vous les soupesez, vous les malaxes, les flattez, vous passez votre doigt mouillé sur vos alvéoles, puis vous les pincez fortement… »

Elle explora son corps suivant ses consignes. Comme toutes les femmes elle connaissait ses seins, mais de là à les caresser comme cela …elle laissa échapper un léger soupir …Kéops enchaîna immédiatement.

« C’est très bien, vous êtes sur le bon chemin. Il est temps de laissez glisser votre main sur votre sexe, écartez vos lèvres, doucement, et titillez votre clitoris, je veux vous entendre me souffler qu’il bande … »

Sa réponse ne se fit pas attendre … « Kéops …je bande … je sens que je vais jouir ».

« Pas de suite, j’ai dit que vous jouirez sur mon ordre. Cet ordre n’est pas encore venu. Je veux que vous vous caressiez de mieux en mieux mais que vous vous reteniez, canalisant votre envie, votre énergie vers votre future initiation de soumise »

Elle se branla doucement puis de plus en plus vite, elle n’était plus qu’un sexe en transe branché sur un GSM…

Ses murmures s’étaient mués en petits cris, roques, venant de l’intérieur.

« je n’y arriverai pas … Kéops, s’il vous plaît ordonnez moi… »

La réponse de Kéops se fit attendre. Elle l’imaginait en train de savourer ce pouvoir à distance, elle était ensorcelée par cette voix, ce calme…alors qu’en elle tout était la tempête …

Elle cria, lorsque l’orgasme arriva …une décharge immense, un plaisir comme elle n’en avait jamais connu …la voix dans son GSM brisa cet instant magique

« Vous n’avez pas obéi, c’est dommage …vous étiez si docile jusque là. Cela n’est guère acceptable à ce stade d'initiation et exigera une punition. Je vais vous laisser maintenant. Vous recevrez mes consignes pour votre prochaine séance. Elle aura lieu le 29. J’en maîtriserai l’heure et la dates. Vous exécuterez ces consignes à la lettre, ma chère. Je n’admettrai aucune excuse pour ne pas être conforme à mes attentes. Tout ceci est votre choix, puis-je vous le rappeler, vous soumettre ou non, ne l’oubliez jamais, mais si vous venez vous m’appartiendrez».

 

Le GSM s’éteignit. Elle était renversée par cette expérience, cette première fois au téléphone. Comment cela est-il possible ? Elle, habituellement si ancrée dans sa réalité, en était arrivée à se masturber au téléphone, sous les ordres d’une homme dont elle ne connaissait que les mots et la voix.

 

Son esprit était en ébullition, il lui restait une semaine avant le RDV Kéops. Elle le voulait, elle redoutait. Une semaine de panique, de confusion, d’envie. Elle ne savait plus qui elle était vraiment.

 

Le lendemain, sortant de son immeuble, elle croisa le regard d’un homme dans son hall. Il était plus âgé qu'elle, mais pas vieux. Il était beau sans aucun doute, mais si triste. Son regard renvoyait une douceur, comme seuls ceux qui ont connu des chagrins immenses arrivent à porter sur les autres.

Il la fixa et lui dit « Bonjour". Elle le fixa étonnée. "C’est la première fois que vous semblez me voir». Ces mots la bouleversèrent. Elle vivait dans un monde d'ailleurs désormais. Tendue d’émotions et de stress, son esprit en ébullition permanente, des questions plus que des réponses, voilà ce qu’était devenue sa vie.

Elle ne sut que répondre. Il vit sa gêne.

« Je ne voulais pas vous importuner … vous troubler … vous semblez aller mal, puis-je vous offrir un café ?

Sa proposition semblait si franche, si honnête, lui si triste, qu’elle accepta ce petit break matinal avec cet homme qui était là, probablement sous ses yeux depuis longtemps..

Le café d’à côté était parfait. Chic, parisien, discret et plein de charme.

Lorsqu’elle se mit à parler, les mots coulèrent à flot. Les siens lui répondaient. Toujours vrais. Toujours justes. Il lui dévoila les malheurs de sa vie et cette envie d’en sortir. Elle fut immédiatement séduite. Il lui posa sa main sur la sienne. Il s’avança et déposa tendrement ses lèvres sur sa bouche. Elle était conquise.

« A bientôt » lui dit-il en se levant

Elle avait envie de hurler « restez »

Une seconde. Une seconde avait suffit pour tout faire basculer.

De son délire virtuel, était né l’envie d’une autre vie possible. De ce possible était sorti cette rencontre.

En 48 heures, elle décida. Elle solda sa vie. Elle mis une fin à son couple déjà mort depuis longtemps. Déménagea emportant le strict minimum pour s’autoriser un nouveau départ. Se payer une nouvelle vie à trente tout juste.

Le jour du RDV avec Kéops arriva. Elle n’avait pas lu ses consignes. Elle ne se rendit pas à la convocation. Kéops ne la contacta pas sur son GSM. C’était son choix lui avait-il dit. Il respectait ce choix sans doute. Elle ferma son blog, oublia son pseudo.

 

Elle rejoignit cet homme dans une nouvelle vie...ils partirent ailleurs. Le Sud. 

 

18 mois plus tard.

Ils étaient ensemble. Sa tristesse, à lui, avait fait place au bonheur retrouvé. Il avait quelques rides de plus, mais elle aimait son corps marqué par la vie. Elle. Elle assumait son choix. C’était difficile parfois mais il lui apportait beaucoup. Elle l’aimait, même si elle ne savait pas combien de temps cela durerait.

L'été, vacances dans le Lubéron. Un déjeuner sympa au bord de l’eau à l’Isle sur la Sorgue.

Une ballade chez les antiquaires charmeurs de la rive gauche de l’Isle.

Cette boutique si agréable sous la gloriette fraîche et parfumée. Tout au fond, derrière les malles anciennes, son regard se posa sur un objet qui lui semblait familier. Un psyché provençal. en bois blanc cérusé. Une pièce magnifique qui avait reflété tant de formes depuis des années. Sa mémoire se projeta immédiatement en arrière …18 mois plus tôt. Cette soirée, cette jouissance. Non jamais rien n’avait égalé en intensité ce moment là. Son sexe se fit humide au souvenir de cette scène si torride que son corps en était marqué à vie. Il la le regarda. Il avait deviné un trouble mais ne pouvait le comprendre. Elle lui serra le bras et passa son chemin, mais sa tête était ailleurs.

Le soir, tard, ils s’étaient couchés rapidement, la chaleur de l'été, le rosé frais avaient fait leurs effets.

Vers 2 heures du matin, elle se leva respirer sur la terrasse de la villa louée.

Les étoiles, le calme, le bruit de l’eau qui coule toute proche.

Son esprit était vif. Elle descendit au salon, ouvrit le secrétaire et alluma le PC en libre service.

Elle cliqua sur ce site qu’elle avait tant fréquenté. Elle ne mis que deux essais à retrouver son pseudo et mot de passe. Sa BAL était vide…sauf une petite enveloppe jaune non ouverte depuis presque deux années. Une signature : Kéops. Elle l’ouvrit « Vous n’êtes pas venue, mais le Lien a été créé. Revenez quand vous serrez prête à le tisser". Suivaient 10 numéros d’un GSM....
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 Par TESAMO
Par Tesamo - Publié dans : sexe, amour, SM - Communauté : Charme
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